NOTRE HISTOIRE
À l’origine de l’expérience complète des possibles d’une entreprise
Timeline
Souvenirs et inspirations
Percolab est un voyage dans la douce révolution de l’humanité initiée il y a 30 ans.
Âgée de 21 ans, j’ ai étudié l’anthropologie culturelle à l’Université McGill à Montréal, Canada. À travers les conférences et les manuels, j’ai appris les différentes manières dont les sociétés s’organisent et les révolutions. Il se trouvait qu’une révolution était en cours à ce moment-là pas si loin, en Amérique centrale. La révolution nicaraguayenne avait commencé en 1979 et était bien engagée. Je voulais la voir de mes propres yeux, contribuer avec mes propres mains, ressentir la révolution. En cinq mois à peine, le Nicaragua a fait baisser son taux d’analphabétisme de près de 40% grâce à une méthode décentralisée apparemment simple
A quoi ça ressemble? Le changement? Comment repenser un pays? J’ai décidé de suspendre mes études pendant un an. J’ai rassemblé toute une série de fournitures artistiques prêtes pour des dons et je suis parti seule. J’ai voyagé au Nicaragua via le Guatemala. J’ai su que j’étais entré dans un pays en révolution quelques minutes après avoir traversé la frontière. C’était les années 80. Si le Guatemala était en état de guerre civile avec des violations des droits de l’homme telles que personne n’osait vous regarder dans les yeux, encore moins vous parler, le Nicaragua était tout le contraire. Les gens vivaient avec leur liberté d’expression et la liberté de contribuer à la forme que prenait leur pays. J’étais avec un autre étranger dans mon bus de la frontière, un jeune finlandais, curieux de la révolution comme moi. Les gens nous ont pris les mains et ont tourné nos paumes en riant. Si nous n’avions pas de mains ouvrières, comment pourrions-nous contribuer à la révolution? Ils ont ponctués cette phrases de rires et paroles fortes. Tout le monde avait une opinion sur tout. C’était tellement excessif que cela m’a fait penser que peut-être eux aussi avaient eu à baisser le regard il n’y a pas si longtemps. J’ai rendu visite à des agriculteurs qui avaient bénéficié de la réforme agraire et qui se sentaient riches avec leur petite parcelle de terre. J’ai travaillé pour un sponsor privé de New York, achetant d’énormes œuvres d’art qui parlaient de cette lutte.
J’ai parlé avec des leaders communautaires qui m’ont partagé leurs visions créatives et leurs plans financiers. J’ai vu des personnes entièrement impliqués dans la construction d’un nouveau type de pays. J’ai senti les possibilités. J’ai également vu les luttes et les déceptions. L’économie était hors de contrôle. Le prix de mon repas au restaurant pourrait doubler avant de finir de manger.
J’ai vécu dans une modeste maison de famille et j’ai fait du bénévolat à la garderie d’une coopérative de cigares. J’ai parlé à des leaders communautaires qui ont partagé leurs visions créatives et leurs plans financiers. J’ai vu des gens entièrement impliqués dans la construction d’un nouveau type de pays. J’ai senti la possibilité. J’ai également vu les luttes et les déceptions. L’économie était hors de contrôle. Le prix de mon repas au restaurant pourrait doubler avant de finir de manger. Même moi, j’ai été formé pour me protéger des attaques armées aléatoires des Contras. Mon ami finlandais, alors qu’il était dans une maison du village voisin, des coups de feu ont traversé leur cuisine, blessant la famille. Ce n’était pas facile. L’expérience m’a fait prendre conscience que nous créons les systèmes dans lesquels nous vivons et que nous pouvons aussi les changer. On peut prototyper à n’importe quelle échelle, même celle d’un pays. Cela demande beaucoup de travail et certains vont même s’y opposer. J’ai appris le pouvoir des actions décentralisées et distribuées pour un changement profond. Les statistiques d’alphabétisation sont encore parmi les plus étonnantes, encore aujourd’hui.
À mon retour au Canada, j’ai décidé que la façon de repenser et d’améliorer nos systèmes passait par l’éducation et je suis donc devenue enseignante. J’ai enseigné à mes élèves la pensée critique et le prototypage. Peu m’importait qu’ils soient jeunes; J’étais dans une école rurale et j’ai joué avec ma liberté professionnelle. Avec le temps, j’ai fini au ministère de l’Éducation. J’ai découvert que je n’étais pas vraiment programmé pour effectuer des changements en tant que bureaucrate. Comme pour la révolution nicaraguayenne, je voulais participer à l’action. Je m’épanouis dans le chaos qui précède la création de quelque chose de nouveau. Le banc de touche n’est pas pour moi.
L’expérience m’a fait prendre conscience que nous créons les systèmes dans lesquels nous vivons et que nous pouvons aussi les changer. On peut prototyper à n’importe quelle échelle, même à celle d’un pays. Cela demande beaucoup de travail et certains vont même s’y opposer. J’ai appris le pouvoir des actions décentralisées et distribuées pour un changement profond.
A mes 40 ans, j’ai reçu un cadeau obscur, mon nom de domaine, samanthaslade.ca. Cet espace en ligne m’a aidé à quitter mon poste de gouvernement en toute sécurité pour entrer dans le monde plein de méandres de l’entrepreneuriat où j’ai créé une entreprise pensée comme un espace d”expérimentation complet de ce qu’une entreprise peut être. Il s’agit désormais d’un réseau international autogéré d’entreprises autogérées qui aident les organisations et les écosystèmes à entrer dans l’avenir.
Il s’agit de retrousser nos manches et de co-créer une société meilleure, ensemble.
Samantha Slade, co-fondatrice de Percolab & Ecto