La rue Notre-Dame constitue une artère d’importance pour la vitalité sociale et économique de l’Arrondissement du Sud-Ouest de la ville de Montréal. À l’étape initiale de préparation du projet de réfection des infrastructures souterraines de la rue, l’arrondissement a vu une opportunité unique de repenser l’aménagement de la rue en surface. Cela permettrait entre autres de pouvoir régler un certain nombre de problématiques connues autour de la mobilité, de la sécurité des personnes et des nuisances associées à la réalisation d’un chantier. Plus encore, l’Arrondissement du Sud-Ouest a souhaité impliquer sa population dans cette démarche de réflexion sur ce que pourrait devenir cette section de la rue Notre Dame, les invitant à contribuer par leurs idées et leurs propositions à refaire une beauté à la Dame.
Les plans ne sont pas faits!
La démarche participative qui s’est déroulée du mois d’août au mois d’octobre 2015 s’est efforcée de mettre en place les conditions pour repenser collectivement le domaine public, dans le but précis de créer une proposition d’aménagement qui suscitera l’adhésion de tous et qui aboutira à des travaux qui répondront durablement aux besoins de la population de l’Arrondissement du Sud-Ouest.
Aucun plan, aucune orientation ferme n’existait, aucun a priori ne teintait son déroulement. L’arrondissement se plaçait ainsi en mode écoute de ce que le milieu pouvait souhaiter dans le cadre de ce projet. L’Arrondissement souhaitait avant toute chose que les citoyens et les parties prenantes puissent contribuer à nourrir l’élaboration d’une proposition d’aménagement qui leur ressemble et qui leur convienne.
Participation et inclusion
Pour en arriver à une proposition d’aménagement qui suscitera l’adhésion et répondra aux besoins du milieu, le concept doit émerger de la plus grande diversité de points de vue. Il était donc important de chercher à rejoindre tous les acteurs concernés et interpelés d’une manière ou d’une autre par le projet. L’équipe est allée à la rencontre des citoyens dans la rue, a créé des espaces de participation dans les institutions financières du quartier (Desjardins et Banque Nationale) et a animé des ateliers et une soirée « drop in » dans une salle communautaire du quartier.
Le site web ladame.org
Nous avons mis en place un site web pour offrir des activités semblables à celles tenues sur place, brisant ainsi les contraintes d’horaire ou de disponibilité. Cet espace nous a permis de recueillir les commentaires et les propositions de participants plus introvertis, avec des horaires plus chargés ou encore avec une mobilité limitée qui nous auraient autrement échappées. Le site web a également servi de canal d’information principal, permettant d’annoncer les dates des activités de la démarche.
Un volet ludique mettant en vedette Ponto, une création de Tania Mignacca, a transmis quelques informations sur la nature du chantier et le déroulement de la démarche.
Une démarche agile
La démarche s’est déroulée pendant une courte période de trois mois (14 semaines) au cours de laquelle nous avons développé le concept de « La Dame se refait une beauté », le site web et les diverses activités participatives.
Les résultats de chacune de nos interventions ont été documentés et traités de façon à permettre une communication efficace avec les parties prenantes et à alimenter le développement des activités subséquentes.
Développement de capacité
Une démarche de codesign contraste avec la culture de travail habituelle, en particulier parce qu’elle oblige les parties à travailler et réfléchir ensemble, en ouverture et dans le respect. Cela constitue souvent un défi. L’ouverture des canaux de communication et de collaboration entre une administration municipale et les résidents, les commerçants, les organismes et les travailleurs de sa juridiction doit se faire avec soin. Tout est affaire de confiance, à bâtir et à maintenir dans la durée, mais aussi de développer de part et d’autre la capacité de contribuer positivement à un projet touchant la sphère publique. Ainsi, l’arrondissment gagne à partager davantage ses informations sur les grands chantiers urbains, à exposer de manière claire et accessible les questions et les arbitrages auxquels il est confronté et à entrer en conversation avec ses résidents avec plus d’aisance. Les citoyens, quant à eux, développent une meilleure connaissance de leur environnement et de la complexité des enjeux qui entourent l’aménagement et le partage de l’espace public. Ce partage d’information est un préalable afin que les participants puissent exercer leur pouvoir citoyen de manière constructive, avec la confiance que leur voix sera entendue.
+ Pour en apprendre davantage : voir le rapport complet, le site web et la page de la Ville de Montréal sur le projet.